Samedi 11 et dimanch.e 12 février
(2ème partie)
Tout le monde s'est réveillé d'assez bon matin et de fort bonne humeur...et nous voilà tous assis à la table du petit déjeuner, à deviser gaiement et à rire.
Nous ne tardons pas à refaire le monde, et nous prenons à rêver de la création d'un phalanstère, qui nous permettrait de revivre plus quotidiennement ces beaux moments.... Nous imaginons les règles, bien souples, de cette nouvelle Abbaye de Thélème, où chacun aurait un logement indépendant, et serait libre de rejoindre qui il veut ou de rester seul, tout en partageant des moments en communs... Je crois, et je le dis, que nous sommes en train de recréer l'idéal de mai 1968 :).
L'après-midi passe vite, certains doivent partir, qui pour récupérer un enfant, qui pour participer au Goûter poly, une manifestation qui réunit les polyamoureux.
Il y a quelques jours, F. m'a demandé si je voulais aller au Goûter ou si je préférais rester avec lui.... Inutile de dire qu'en me prenant ainsi par les sentiments, le choix a été vite fait, d'autant plus vite que comme je le lui ai dit, je me sens plutôt mono-poly que poly tout court....C'est à dire que je n'éprouve pas l'envie d'établir d'autres relations "amimoureuses" (selon le joli mot de l'une de nos amies) que celles que j'ai avec mes amants préférés, qui sont aussi ceux de nombre de mes ami(e)s, et que je n'ai pas la moindre envie de multiplier les partenaires, tant ils savent combler mes désirs les plus secrets....
Tandis que les autres prennent congé de nous, je ne peux m'empêcher de sourire à l'idée que c'est tout de même un comble que la maîtresse de maison s'en aille, en me laissant seule avec son époux, et en sachant parfaitement à quoi nous allons nous occuper.... avec sa bénédiction. C'est bien cela, notre libertinage : ce partage chaleureux et sans arrière-pensée, où chacun connaît sa place et s'y tient, pour le bonheur de tous.
Nous décidons rapidement de mettre matelas et couette devant le beau feu que F. a ranimé, tandis que nos ardeurs se raniment elles aussi ! Je ne tarde pas à chanter sous sa langue agile et je lui rends la pareille avec un plaisir non feint.... C'est si bon de sentir la montée du plaisir, puis son acmé en feu d'artifice qui explose dans nos deux corps, nous laissant alanguis et bientôt endormis dans les bras l'un de l'autre pour une petite sieste réparatrice.... Nous évoquions depuis longtemps cette idée de faire l'amour devant un feu de cheminée sur une douce fourrure.... La fourrure attendra encore un peu, mais c'est tout à fait sensuel et délicieux de sentir la caresse du feu pendant nos ébats....
L'après-midi puis la soirée se poursuivent en caresses, en tendresse et en discussion....C'est ce mélange que j'aime dans nos échanges : les câlins n'en sont jamais exclus, ni la conversation, F excelle à donner l'impression à chacune qu'elle est unique ("parce qu'elle l'est" dit-il). Je suis heureuse de me sentir désirée, désirable et désirante, heureuse de lui rendre le plaisir qu'il me donne, car pour moi aussi, il est unique..... Un peu plus tard, à force de caresses savamment dosées, il fera jaillir la fontaine, cette extase tempétueuse qui dit à quel point je suis bien et détendue, car elle se produit rarement et seulement quand je suis dans un état de béatitude prononcée ... Puis nous jouerons avec les jouets qu'il a préparés, et je me retrouverai une nouvelle fois propulsée au 7ème ciel, cabrée de plaisir au-dessus du matelas...
Comme S. nous a dit qu'elle ne rentrerait pas le soir même, nous décidons de prolonger la magie du moment en restant ensemble pour la nuit, devant la cheminée éteinte... Et nous nous endormirons lovés l'un contre l'autre, et en ce qui me concerne, le sourire aux lèvres...
Vraiment un merveilleux week-end, dont j'ai savouré chaque instant...
Merci à nos hôtes et à tous les participants pour ces moments hors du temps... Je crois que nous avons tous envie de recommencer bien vite !