Samedi 23 avril 2016, à la Fetnight
Il a dit qu'il voulait m'attacher nue, ou presque... A son ordre, j'ai enlevé tour à tour, sans la moindre hâte, mon collier noir, mes chaussures aux talons de 16 cm, mes bas, mon jupon de dentelle transparente, puis mon corset de velours et de satin violet, devant tous les invités présents...
Me voilà en shorty de dentelle noire, je ne vois et je ne regarde que lui, quoique les regards posés sur ma nudité ne me troublent en rien....
Je le suis jusque sous le bambou, je ne sais pas ce qui m'attend, je ne le sais jamais, mais je suis comme toujours en confiance. Il assure le TK autour de mon buste, j'aime ces moments sensuels et hors du temps...Déjà ma tête roule sur son épaule tandis qu'il passe la corde sous mes seins, je sais que le voyage va être beau. Je le regarde intensément dans les yeux, il lit le défi dans les miens et la gifle claque, sonore, sur ma joue, me laissant l'oreille bourdonnante. Je sais ce que je risque en le provoquant, et il sait combien le jeu m'amuse....Il me veut la tête baissée, comme honteuse de cette exposition contre laquelle je ne peux rien, mais il m'est impossible de ressentir la moindre honte, ni de mon corps exposé, ni d'être à sa merci. Me voilà attachée au bambou, immobilisée les mains dans le dos par le TK, presque obligée de rester sur les demi-pointes... La cravache claque, il y va fort et pourtant je sais comme ses gestes sont toujours maîtrisés, même quand il donne cette impression de violence. Je retiens tout de même mes cris, car la cravache me cingle sur les récentes traces de fouet qu'il m'a laissées, et sur les plus récentes encore traces de martinet de mon complice préféré, qui a eu envie de jouer la veille (mais c'est une autre histoire que je vous raconterai peut-être un autre jour). Je me tourne pour lui offrir le côté le moins douloureux, et si je tressaille à chaque coup, la douleur devient vite exquise, mélange de chaleur et de piquant qui contribue à me faire sortir de moi-même...
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Pic by Daniel Power |
Il attache une jambe, repliée sur elle-même, puis passe une nouvelle corde à mon autre cheville. Je sais ce qui va se passer, et une part de moi reste vigilante, attentive à l'aider, tandis que l'autre est déjà loin. Me voilà suspendue, dans cette position qu'il aime bien, en une sorte d'arabesque en l'air, pointes de pied bien tendues.
L'assistance est nombreuse et attentive autour de nous, mais nous sommes dans notre bulle et ne voyons ni n'entendons ce qui se passe. Il délie une corde, et je me retrouve la tête en bas, dans cette position en apesanteur que j'aime tant... Je ne suis plus tout à fait là, je n'ai plus conscience que de la magie du moment, tandis qu'il me fait tourner lentement sur moi-même...Je me sens bien dans ses cordes, les tensions sont parfaitement équilibrées et je ne ressens aucune douleur, même si le spectacle est impressionnant, je le sais...
Puis il change à nouveau quelque chose dans les noeuds qui m'emprisonnent et me voilà de nouveau à l'horizontale...Il se jette brusquement à terre de tout son poids, provoquant mon envol au sens littéral comme au sens figuré... C'est un véritable moment de grâce et une part de moi a conscience du beau spectacle que nous offrons, et des murmures et des applaudissements des spectateurs... Cette fois, des hauteurs où je plane, dans tous les sens du terme, je le regarde dans les yeux, sans aucune gêne, sans aucune honte, sans aucun autre sentiment qu'une immense et jubilatoire fierté, fierté d'être belle dans ses cordes, fierté d'être à la hauteur de ses attentes, car je sais que je le suis dans cette performance bien plus longue et encore plus intense qu'à l'habitude...Et aussi joie profonde de le retrouver tel qu'en lui-même ce soir...
Puis il me ramène à terre doucement et délie peu à peu les cordes... Je prends bien garde à ne pas relever la tête, mais ne peux m'empêcher de lui jeter des regards malicieux à travers mes cils baissés. Il défait les derniers noeuds qui retiennent mes mains, puis accompagne mes bras le long de mon corps. Ses mains sur mes épaules sont douces et je reviens peu à peu sur terre...
Mon amie
Clarissa s'approche pour me dire justement combien c'était beau et combien il l'a impressionnée par sa maîtrise, des compliments qui me touchent beaucoup...
Il me dira après qu'il a restitué ce soir-là avec moi un show qu'il a souvent réalisé dans différents festivals, et aussi que je l'ai très bien supporté. Et le lendemain, nous dormirons quasiment toute la journée, tant le moment a été intense....