Edit 2022 Et depuis nous n'avons pas cessé 😊
La 1ère fois qu'il m'a parlé de polyamour, j'ai embouti le mur de mon garage avec ma voiture....Je sortais d'une expérience malheureuse et m'étais bien juré de ne pas retomber dans ce genre d'histoire...
Nous faisions des cordes ensemble depuis quelques semaines, alternant les cours avec les révisions chez l'un ou chez l'autre, au gré de nos disponibilités.
Le dimanche 15 mars, nous étions chez moi ; je savais déjà que je ne retournerais pas au lycée le lundi et lui avait proposé de rester jusqu'au mardi. Puis le lundi soir, la nouvelle du confinement est tombée, nous laissant abasourdis. Nous nous sommes regardés, indécis, choqués....puis avons décidé de rester ensemble, puisque rien ni personne ne nous appelait ailleurs...
Notre relation était amicale, mais non dénuée de la sensualité que crée le contact et la pratique des cordes...Je m'étais bien juré qu'elle n'irait pas plus loin et lors de nos discussions, je ne manquais jamais de rappeler pourquoi, selon moi, le polyamour ne pouvait pas fonctionner et mon rejet de ce type de relations.
Mais l'étrangeté de la situation nous a rapprochés....Nous ressentions tous deux le besoin de câlins rassurants. Nous partagions de longues discussions sur des sujets différents, j'aimais bien son côté toujours zen, si opposé à ce que je venais de vivre. Nous parlions souvent de cette curieuse atmosphère de paradis terrestre, Adam et Eve isolés dans mon coin de paradis. Car le confinement, dans ma maison adorée, autour du barbecue dans le jardin, est proche du paradis.
Je ressentais aussi très fortement l'idée que si la fin du monde devait arriver, rester loin d'un homme qui me plaisait et à qui j'avais conscience de plaire, revenait à nous infliger une punition sans intérêt. "Pamazo", moi !
Depuis les journées s'écoulent, toujours trop vite...Depuis plus d'un mois et demi, nous n'avons jamais le temps de nous ennuyer, quoi que nous fassions. Je retrouve une énergie que j'avais perdu, l'envie de faire des projets...
Nos progrès dans les cordes sont fulgurants, tels que nous n'aurions jamais pu les réaliser dans une année "normale". J'ai autant de plaisir à l'attacher qu'à être attachée par lui, une découverte pour moi, qui ne pensais pas un jour pouvoir attacher...C'est toujours un échange sensuel, mais aussi verbal : nous progressons ensemble, nous aidant mutuellement quand la mémoire nous fait défaut sur un point ou un autre, n'hésitant pas à dire si la contrainte est trop forte ou trop douloureuse.
Alors que nous sommes tous deux plutôt "kinky", notre relation est pour le moment "vanille", ce qui ne manque pas de nous étonner...J'avais oublié l'amour autrement qu'à "la hussarde", craignant de ne pas éprouver de plaisir sans quelques contraintes. Mais cela nous convient à tous les deux.