vendredi 21 janvier 2022

Le jeu des cordes et du hasard

Edit 2022 Et depuis nous n'avons pas cessé 😊

Mars-avril 2020

La 1ère fois qu'il m'a parlé de polyamour, j'ai embouti le mur de mon garage avec ma voiture....Je sortais d'une expérience malheureuse et m'étais bien juré de ne pas retomber dans ce genre d'histoire...

Nous faisions des cordes ensemble depuis quelques semaines, alternant les cours avec les révisions chez l'un ou chez l'autre, au gré de nos disponibilités.

Le dimanche 15 mars, nous étions chez moi ; je savais déjà que je ne retournerais pas au lycée le lundi et lui avait proposé de rester jusqu'au mardi. Puis le lundi soir, la nouvelle du confinement est tombée, nous laissant abasourdis. Nous nous sommes regardés, indécis, choqués....puis avons décidé de rester ensemble, puisque rien ni personne ne nous appelait ailleurs...

Notre relation était amicale, mais non dénuée de la sensualité que crée le contact et la pratique des cordes...Je m'étais bien juré qu'elle n'irait pas plus loin et lors de nos discussions, je ne manquais jamais de rappeler pourquoi, selon moi, le polyamour ne pouvait pas fonctionner et mon rejet de ce type de relations.

Mais l'étrangeté de la situation nous a rapprochés....Nous ressentions tous deux le besoin de câlins rassurants. Nous partagions de longues discussions sur des sujets différents, j'aimais bien son côté toujours zen, si opposé à ce que je venais de vivre. Nous parlions souvent de cette curieuse  atmosphère de paradis terrestre, Adam et Eve isolés dans mon coin de paradis. Car le confinement, dans ma maison adorée, autour du barbecue dans le jardin, est proche du paradis.

Je ressentais aussi très fortement l'idée que si la fin du monde devait arriver, rester loin d'un homme qui me plaisait et à qui j'avais conscience de plaire, revenait à nous infliger une punition sans intérêt. "Pamazo", moi !

Depuis les journées s'écoulent, toujours trop vite...Depuis plus d'un mois et demi, nous n'avons jamais le temps de nous ennuyer, quoi que nous fassions. Je retrouve une énergie que j'avais perdu, l'envie de faire des projets...

Nos progrès dans les cordes sont fulgurants, tels que nous n'aurions jamais pu les réaliser dans une année "normale". J'ai autant de plaisir à l'attacher qu'à être attachée par lui, une découverte pour moi, qui ne pensais pas un jour pouvoir attacher...C'est toujours un échange sensuel, mais aussi verbal : nous progressons ensemble, nous aidant mutuellement quand la mémoire nous fait défaut sur un point ou un autre, n'hésitant pas à dire si la contrainte est trop forte ou trop douloureuse.

Alors que nous sommes tous deux plutôt "kinky", notre relation est pour le moment "vanille", ce qui ne manque pas de nous étonner...J'avais oublié l'amour autrement qu'à "la hussarde", craignant de ne pas éprouver de plaisir sans quelques contraintes. Mais cela nous convient à tous les deux.

mercredi 13 mai 2020

Un bilan du confinement

Voici ce que j'ai écrit en commentaire au post d'une amie sur Facebook, qui faisait la liste de ce que le confinement lui avait appris....

J'ai appris que même dans les pires moments la vie vous réserve de belles surprises...J'ai appris que la slowlife, c'était bien mieux que la speedlife, et qu'il fallait cultiver son jardin 🙂 Enfin, je savais déjà tout ça mais je l'avais un peu oublié dans le tourbillon des jours 🙂
Ah oui et j'ai appris aussi que je pouvais attacher et le faire bien même s'il y a encore beaucoup à apprendre, et qu'un peu de vanille ça rendait la vie plus douce....


Pourquoi et comment, c'est une autre histoire que je vous raconterai un autre jour..... 

lundi 2 mars 2020

Onawa Asobi (2)

Dimanche 23 février 2020


Le dimanche nous voit revenir au Shibari Lounge, bien à l'heure cette fois, car nous ne voulons rien manquer. Les shows vont s'enchaîner dans un crescendo tourbillonant...

Tout d'abord deux jeunes femmes venues de Grèce, WisDomme et sa modèle Psychopis. La connexion semble un peu tarder à se mettre en place, car Psychopsis a l'air un peu crispée...Tout au long de la performance, WisDomme arborera un sourire épanoui, qui paraît forcé à mes amis, tandis que pour moi, il est émouvant, traduisant le plaisir de la jeune femme à attacher son modèle. Comme quoi, d'une personne à l'autre, les ressentis diffèrent...

Le show suivant me bouleverse profondément...Gentleties, un attacheur belge et sa partenaire EveHill (Hollande) n'ont que quelques années de pratique. Ce qu'ils font n'est pas particulièrement spectaculaire, une semi-suspension par le TK et un futumomo, Mais on sent entre eux une immense complicité, et beaucoup d'amour...On a l'impression d'assister à un moment intime et magique... Cela me donne des idées que je brûle de mettre rapidement en pratique sur mon habituelle victime consentante...

Puis Shibarista Jess nous annonce que la team japonaise a décidé de nous faire une surprise, pour pallier la défection inopinée de l'un des couples prévus au programme...Fuuka attend sagement sur la scène quand entre Yoi-San. Sans ménagement, celle-ci entreprend de la mettre dans la confusion la plus complète. C'est drôle et charmant, et toute la salle rit de bon coeur quand la jeune fille souffle plusieurs fois la flamme des bougies dont la cire doit lui couler dessus, ou quand l'attacheuse lui demande si elle peut lui faire "kouli kouli" c'est à dire lui pincer les tétons, ce qu'elle fait quelle que soit la réponse...Puis elle offre aux yeux des spectateurs les deux hémisphères dénudées de sa "victime" et donne à deux d'entre eux l'extrémité des cordes qui reposent sur le joli postérieur,en leur enjoignant de s'amuser avec...On imagine bien la honte de la pauvre Fuuka qui ne peut voir ce qui se passe...Et les deux "bourreaux" improvisés de s'amuser à faire claquer les cordes sur les lunes pâles..Nuit de Tokyo se charge de la traduction, ce qui rend le discours de Yoi nettement plus compréhensible...Un show enlevé et drôle, qui fait rire de bon coeur toute la salle.

On nous annonce ensuite que Marc Beshibari va attacher celle qui fut le dernier modèle de Yukimura, Akane...Mais surprise, c'est Shibarista Jess qui entre en scène alors que Akane attend, et commence à attacher de manière délicate, presque protectrice.Très vite, Marc prend le relais et les figures s'enchaînent... Les larmes d'Akane coulent sur son visage, ce qui est toujours surprenant pour les européens (en tout cas pour moi, qui sourit toujours dans les cordes...), sans que l'on sache si elle a vraiment honte ou s'il s'agit d'une sorte de code...C'est du semenawa authentique et virtuose...Si les larmes viennent à nos yeux, c'est parce que le spectacle est d'une profonde beauté...Vraiment hypnotisant, et d'ailleurs il règne un silence quasi-religieux dans la salle...

Vient ensuite le tour de Jac Fabian et de Tina, tous deux venus du Danemark (du monde entier, vous dis-je :) ). Carole retiendra surtout le TK monté à 4 brins d'un seul coup et la figure inversée qui ressemble à celle que nous avons réalisée la veille pendant la jam.  Il est vrai que je n'ai jamais vu personne faire cela, et surtout aussi vite....Une belle maîtrise pour un show qui  ne laisse guère de répit à  la modèle, dont le rigger s'éloigne parfois pour la contempler avant de revenir....

Puis c'est  Bingo Shigonawa, star parmi les attacheurs japonais qui entre en scène pour une session "gômon nawa"* (c'est le mot que je crois comprendre), c'est à dire semenawa en pire. "Semenawa" ce sont déjà "les cordes qui torturent", alors je ne sais comment traduire "gômon nawa" mais l'illustration en live va se révéler très parlante... Sa modèle est une jeune française, TatyAna, que je sais très masochiste. Elle arrive tenue en laisse par Bingo, entravée dans une camisole de force en vinyle crème et la tête couverte d'une cagoule assortie de la même matière, où l'on distingue à peine les deux trous qui lui permettent de respirer....C'est impressionnant, surtout pour moi qui ne supporte pas qu'on me mette quoi que ce soit sur la tête. TatyAna gardera la cagoule un long moment tandis que Bingo l'attache et l'on voit le fin tissu se coller à sa bouche tandis qu'elle cherche sa respiration. Tout est spectaculaire, et le public retient son souffle...Quand il défait la camisole, c'est pour mieux la plaquer au sol et l'enserrer dans le TK, une autre forme d'entrave, qui ne semble pas moins dure. Puis vient la suspension, et l'inversé total, les jambes écartées, et tirées de plus en plus haut en arrière, la pliant selon un angle improbable....Il allume des bougies et laisse couler la cire de ses chevilles à son sexe, la flamme semble lécher la peau...On l'entend gémir et on devine tout de même qu'il n'y a pas de "faire-semblant" dans ce jeu-là....Il finit par la redescendre mais ne cesse pour autant de la tourmenter.....Le fouet claque durement sur son ventre, par trois fois...La tension dans l'air est palpable, le silence lourd d'émotion....TatyAna défie Bingo d'un sourire, un sourire intense qui le remercie de l'avoir emmenée si loin... C'est sans doute le show le plus dramatique,  une véritable apothéose pour ce week-end magique....

Puis ce sera pour finir le tour d'Asiana, attacheuse hollandaise d'origine asiatique, et d'une autre modèle française, eurasienne, Alma ou l'Ardeur. J'ai vu Asiana attacher à l'Eurix 2018, et j'avais été totalement conquise par ses cordes, les plus esthétiques de cette manifestation à mon sens. Je retrouve ses gestes précis et sûrs, son sourire et sa grâce. C'est un beau moment qui vient clore en douceur ce week-end intense...

A la clôture du festival, quelques minutes plus tard, Yoi ne peut retenir ses larmes et ne parvient pas à prononcer le discours prévu avant plusieurs minutes...Il me semble que toute la salle partage son émotion, personne n'est indemne de ces moments de communion intense...Et c'est peut-être ce que je retiens le mieux de ces deux jours : une atmosphère particulière, chargée d'énergie positive... Personne n'est là pour soigner son ego ou écraser les autres de sa maîtrise, nous avons vécu des moments de partage, c'est la passion des cordes qui nous a tous réunis en ce lieu, amateurs, professionnels, expérimentés ou débutants...Et c'est peut-être cela la véritable magie....

Nous devons partir vite, car la semaine recommence pour tous trois le lendemain et la route nous attend...A peine le temps d'échanger quelques mots avec les amis et nous voilà partis, les yeux encore pleins d'étoiles et la tête pleine de rêves....Il nous faudra du temps pour redescendre et pour certains, ce ne sera toujours pas fait le lendemain....

Ecrire, c'est aussi fixer le souvenir, les émotions mais les mots sont-ils suffisants pour rendre compte de l'émotion, de l'intensité de ce week-end hors du temps ?

* Merci à Nuit de Tokyo pour la précision linguistique et sémantique éclairante : "Gômon 拷問 c’est la torture au sens de “question” au moyen âge. La racine conceptuelle est la même, mon 問 a le sens tout à fait neutre de poser une question. La douleur impliquée est comprise comme étant une douleur physique
Seme 責め a plus le sens de faire souffrir, mettre dans une position inconfortable et peut être aussi bien physique que psychologique."




jeudi 27 février 2020

Onawa Asobi (1)

Samedi 22 février 2020






        Deux jours de performance, des participants venus du monde entier...Les amateurs de cordes en ont rêvé, Marc Beshibari et Shibarista Jess l'ont fait au Shibari Lounge d'Anvers...et j'ai eu la chance d'assister à cet événement exceptionnel...

       Ce festival existe au Japon depuis 2009, mais c'est la 1ère fois qu'il a lieu en Europe. Yoi Yoshida, doyennne des nawashi japonais, en est, à 67 ans, le promoteur. Aucun amateur de cordes japonaises ne peut rester indifférent à cet événement...Indécise comme souvent, j'ai attendu la dernière minute pour prendre mon billet...et me suis retrouvé en liste d'attente à la mi-janvier car toutes les places avaient été vendues plus d'un mois et demi avant le jour J. Mais contre toute attente, 10 jours avant, j'ai reçu un mail me signalant qu'une place venait de se libérer...Je n'ai pas perdu de temps cette fois avant de m'embarquer pour l'aventure, avec Carole Lionesse,  et Mist Erg, encordeurs et modèles que je connais peu mais depuis quelques temps.

      Le vendredi, j'ai déjà pu goûter aux belles cordes de Carole, pendant "Les Goûters du Divin Marquis". Entre nous, la connexion a été immédiate, et elle a su donner l'envol à la Colombe blessée, qui se remet difficilement d'une perte douloureuse.

      Le samedi matin nous voit partir tous les trois, dans une euphorie contagieuse.

     Sur le programme du samedi, nous avons manqué deux performances mais n'avons perdu une miette des 5 autres.

     La première réunit une attacheuse espagnole et sa modèle chilienne, Glü Wür et Rouse Renoir. Costumes et musique sont très travaillés mais nous trouvons tous trois que tout cela manque un peu d'émotion, malgré une esthétique très recherchée.

     La deuxième va nous transporter : Dolph et Asimira sont hollandais, et la complicité entre eux éclate dès les premières cordes. Asimira arbore un sourire malicieux et donne du fil à retordre à son attacheur. Les figures s'enchaînent, virtuoses, difficiles, sans qu'elle quitte son rigger des yeux. Le show est dynamique, entraînant, et les spectateurs se laissent emporter par la belle histoire qu'on leur raconte avec passion...

     Puis c'est au tour de Yoi Yoshida d'entrer en scène avec son modèle belge, Candy Dandelion. Ici, les cordes semblent un rituel réalisé par une grande prêtresse...Les gestes sont fluides, lents, précis, d'une grâce incomparable. Yoi-San fait tourner sa modèle pour qu'elle présente au public ses rondeurs exposées, puis laisse couler sur elle la cire de ses bougies...Ce show-là est hypnotisant et nous raconte une autre histoire...

     Après une pause, c'est l'attacheur Nuit de Tokyo, un français qui a vécu au Japon et témoigne d'une grande culture nippone de nous faire rêver avec sa jeune modèle japonaise Fuuka, dont il nous révèle que c'est la première fois qu'elle se produit en public... NDT nous a juste laissé savoir, par l'intermédiaire de Shibarista Jess, la Madame Loyal du Festival, que son style était celui du regretté Yukimura Haruki, grand maître japonais du shibari, décédé en 2016. C'est Yukimura qui est à l'origine de ma passion pour les cordes, car j'ai vu il y a quelques années un documentaire centré sur lui et un de ses modèles, Nana-Chan, film qui m'a bouleversée et donné envie de pratiquer...sans savoir avec qui ni où...Parfois, lorsque l'on rêve très fort, il arrive que les voeux soient exaucés...
NDT prononce parfois quelques mots en japonais à sa modèle, et connaissant son maître, j'imagine sans peine qu'il sont destinés à provoquer la honte de la jeune fille. Un petit lampion  accroché au bambou et une musique choisie suffisent à créer l'ambiance,...

     Enfin, la journée s'achève avec le show de Sin (Grande-Bretagne) et Neko (Espagne). De celui-là curieusement, je garde peu de souvenirs, probablement parce que les deux précédents ont fait naître en moi une intense émotion. Ce sont de belles cordes, je m'en souviens, mais c'est Carole qui me dira que la musique est joué en live par des musiciens, que je n'avais pas remarqués, toute aux gestes du rigger....

     Nous sortons dîner avec un ami bruxellois et sa soumise, avant de revenir au Shibari Lounge pour la jam...Quand nous arrivons, de nombreux points de suspension ont été ajoutés dans la salle...Je ne compte pas moins de 9 bambous et 4 anneaux. Tous les bambous sont occupés et nous nous rendons vite compte qu'il faut se précipiter dès que l'un d'eux se libère. Mais j'ai très envie de retrouver les cordes de Carole...J'aime sa façon de créer une connexion et un jeu sensuel entre nous, et je ne tarde pas à vibrer avec elle lorsqu'elle me caresse avec les cordes, ou du bout des doigts, ou plante son regard dans le mien, visage contre visage...La ligne de suspension me retient au bambou, un tenugui vient m'aveugler, m'isolant du monde et rendant mon équilibre précaire...J'aime cette sensation, qui m'empêche d'anticiper les gestes de la riggeuse, et me plonge dans ma bulle...Je sens que je m'envole sur le dos, avant que la Lionne ne me fasse basculer sur le ventre, puis en position inversée, la tête en bas. Le bandeau se dénoue, mais la mousseline légère de ma robe retombe sur mes yeux, me permettant de regarder à travers un voile discret et léger ce qui se passe autour de moi...Mais je n'ai qu'une semi-conscience de moi-même et des autres, et Carole me montrera le lendemain au cours d'un show la position dans laquelle elle m'avait mise. Tout ce que je sais, c'est que je me sens bien, envolée très loin et très haut...Elle me descend en douceur, sur le côté, en appui sur ses genoux...Je suis bien, mieux que je ne l'ai été depuis longtemps, apaisée et heureuse...

      Le lendemain nous revoit au Shibari Lounge, bien décidés à ne rien manquer des shows à venir. Et si le samedi avait été riche de beauté et d'émotions, le dimanche va se révéler encore plus extraordinaire et bouleversant...Mais c'est une autre histoire que je vous conterai un autre jour....



 

mercredi 19 février 2020

Humeur littéraire....

Mercredi 19 février 2020


Personne n'a peint les tourments de l'âme humaine comme Racine...et ce soir, je partage avec vous ce texte magnifique, dans lequel je me retrouve tout à fait...

Bérénice (à Titus)
Je n'écoute plus rien, et pour jamais adieu.
Pour jamais! Ah! Seigneur, songez-vous en vous-même
Combien ce mot cruel est affreux quand on aime? 
 
Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous,
Seigneur, que tant de mers me séparent de vous?
Que le jour recommence et que le jour finisse 
 
Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice,
Sans que de tout le jour je puisse voir Titus?
Mais quelle est mon erreur, et que de soins perdus! 
 
L'ingrat, de mon départ consolé par avance,
Daignera-t-il compter les jours de mon absence?
Ces jours, si longs pour moi, lui sembleront trop courts.

Jean Racine, Bérénice (1670), IV, 5 

vendredi 14 février 2020

L'emprise

   Je n'avais jamais publié ce texte, écrit en d'autres temps et dans une autre vie...Aujourd'hui, je ne baisse plus les yeux devant personne, je ne m'agenouille plus aux pieds de personne...Et rien ne semble indiquer que cela changera un jour...Mais il ne faut jamais dire "Fontaine..."   

 L'emprise....Dans ce simple mot, tant de choses.
     L'idée de possession d'abord, dans le participe passé du verbe (em)prendre. Et cette insistance du préfixe em-, du latin in- qui dit bien que l'emprise est avant tout intérieure.
     Dans l'histoire médiévale, c'est aussi le contrat moral qui lie le chevalier à son suzerain ; et en droit, cela marque la prise de possession physique d'un terrain.
      Dans toutes ces définitions, je retrouve une part de moi.
      Je vis sous emprise, et pourtant je ne suis la soumise de personne, je suis seulement soumise à lui, parce que c'est ainsi que je me sens quand un seul de ses regards suffit à me mettre à genoux.  Il ne veut pas de ma soumission, et m'a laissé libre, trop libre, de faire tout ce que je veux. J'aime ma liberté, loin de tous les remous qui agitent ce petit monde et me renvoient à des blessures qui ne semblent pas guérir ; je la mettrai à ses pieds  s'il me la demandait demain mais pourtant j'aime qu'il ne le fasse pas... La place qu'il me fait auprès de lui me convient et tant qu'il en sera ainsi, je ne pourrai échapper à l'emprise... Un jour peut-être, un autre parviendra à me faire baisser les yeux mais en attendant, mieux vaut être son jouet à lui que la soumise de quelqu'un d'autre....

jeudi 13 février 2020

Colombe vole encore à Tire d'Aile....

Jeudi 13 février 2020

        Voilà longtemps que je ne suis pas venue ici...Mais j'ai grand plaisir à voir que le blog continue à vivre , grâce à vous, lecteurs, qui passez ici :-). Soyez-en remerciés !
        Peut-être de nouveaux textes à venir, l'envie d'écrire me reprend....