mercredi 20 mars 2024

Le polyamour, et moi, et moi, et moi....


Mercredi 20 mars 2024

Il n'y a rien à faire : je ne suis toujours pas polyamoureuse.

Pourtant il y a dans ma vie un polyamoureux, ou plutôt un anarchiste relationnel, comme il aime à se définir.

Mais pour moi, cela reste un concept incompréhensible.

Comment peut-il m'aimer et dire qu'il en aime une autre, et qu'il ne fait pas de différence entre nous ? Qui suis-je alors si nous sommes à ce point interchangeables ?

Je ne veux rien savoir d'elle...J'ai essayé mais j'ai compris que c'était impossible : dès que je la vois, je n'ai qu'une envie , m'enfuir le plus loin possible. Il n'y a qu'en l'ignorant que je parviens à sauvegarder notre relation, et c'est un combat quasi quotidien contre moi-même... 

Le polyamour ne sera jamais ma philosophie, mais parfois les circonstances vous poussent à vivre des choses que vous auriez crues impossibles

J'ai aussi depuis quelques mois, une autre relation. Quelqu'un que je connais et que j'apprécie depuis longtemps. Nous n'avons jamais cédé à notre attirance mutuelle auparavant parce que nous étions tous les deux en couple, et fidèles...

Il m'a beaucoup aidée quand je doutais de ce que je devais faire, je l'ai soutenu de mon mieux après une rupture douloureuse...Et nous nous sommes rapprochés, parce que c'était possible. Je comprends  maintenant mieux comment on peut aimer plusieurs personnes. Pourtant, si ce n'était pas lui, ce ne serait personne d'autre. "Parce que c'était lui, parce que c'était moi" disait Montaigne.

J'ai admis que l'amour de mon polyamoureux était sincère et je parviens à ne plus me sentir en situation d'insécurité affective (peut-être pas tous les jours mais la plupart du temps). Nous sommes heureux de partager tant de choses !

 J'essaie de vivre avec mes contradictions, car cette autre relation ne m'a pas rendue plus tolérante avec "l'autre" de mon polyamoureux ; alors que je peux lui parler de ce que je vis avec mon "amimoureux" , jolie expression que j'emprunte à une amie chère et que j'utilise faute d'en trouver une meilleure.  Je fais de mon mieux pour ne pas blesser ce dernier, dont je sais bien que la situation ne correspond pas plus à sa façon de voir les choses qu'à la mienne. Essayer de trouver un équilibre dans cet exercice de funambule est  difficile. 

Pourtant j'apprécie cette liberté de ne pas devoir choisir, et celle aussi de ne dépendre affectivement de personne...Je suis heureuse de voir l'un et l'autre, mais heureuse aussi parfois de savourer ma solitude. Je pense à eux avec une profonde tendresse et suis très reconnaissante à la fois de ce qu'ils m'apportent et du fait qu'ils acceptent la situation. J'essaie de leur rendre tout ce qu'ils me donnent . .Je vis au jour le jour, en profitant des beaux moments que nous vivons, sans me demander de quoi sera fait l'avenir... Et finalement, c'est très reposant !